Résumé
Le « facteur humain » est l’expression par laquelle les spécialistes de la sécurité des personnes et de la sûreté des installations désignent le comportement des hommes au travail. Il est fréquemment invoqué dans l’analyse des catastrophes industrielles, des accidents du travail, et dans les procès ou les commissions d’enquête. On lui associe l’idée de faute. Paradoxalement, cette conception négative de l’intervention humaine repose sur une confiance sans faille dans la technique, et sur une méconnaissance des sciences humaines. Cet ouvrage récapitule les progrès réalisés dans les sciences de l’homme au travail, afin de formuler une doctrine plus nuancée que celle de l’école des « human factors », dans les années 1950.
Caractéristiques
Sommaire
Avant-propos, 5
Introduction, 7
I. Les orientations de la recherche sur le facteur humain : (1) Les questions initiales : 1. Objectif de l’action, 9 ; 2. Prévisibilité des conduites humaines, 9 ; 3. Orientation normative, 9 II. Les orientations de la recherche sur le facteur humain : (2) Les démarches d’investigation, 10 III. Identification des présupposés théoriques dans les deux orientations de recherche sur le facteur humain : 1. Les présupposés relatifs au modèle de l’homme, 15 ; 2. Les présupposés relatifs au concept de technologie, 16 ; 3. Les présupposés relatifs au concept de travail, 19.
PREMIÈRE PARTIE
ANALYSE CRITIQUE DES PRÉSUPPOSÉS DE LA RECHERCHE SUR LE FACTEUR HUMAIN : PROBLÈMES THÉORIQUES
Chapitre I Le concept de technologie, 25
I. Conception commune de la technique et notion de défaillance humaine, 25 II. Conceptions psychosociologiques et notion de ressource humaine, 29 III. L’anthropologie des techniques et la critique des présupposés de sens commun, 32.
Chapitre II De la technologie au concept de travail, 38
I. Le réel comme concept (apport de l’ergonomie), 40 II. Vers une autre définition du travail, 43 III. La notion d’ « activité subjectivante » (apport de l’ethnographie industrielle), 44 IV. Réel du travail et intelligence rusée (apport de la psychologie historique), 47.
Chapitre III. La conception de l’homme : modélisation individuelle ou modélisation collective (apports de la sociologie de l’éthique et de la psychodynamique du travail) ?, 52
I. Les paradoxes de l’intelligence de la pratique, 53 II. La visibilité et le problème de la confiance, 56 III. Les formes de jugement sur le travail : 1. Le jugement d’utilité, 60 ; 2. Le jugement de beauté, 60 IV. La reconnaissance, 61 V. Arbitrage et coopération, 62 VI. Facteur humain et espace de discussion : 1. L’intelligibilité, 66 ; 2. La souffrance et les défenses contre la souffrance, 68 ; 3. L’authenticité, 68 IV. Travail et action, 69.
DEUXIÈME PARTIE
PROBLÈMES ÉPISTÉMOLOGIQUES POSÉS PAR LA NOTION DE FACTEUR HUMAIN
Introduction, 73
Chapitre I Théorie de l’action et critique de la rationalité, 76
I. Les trois formes d’agir, 76 II. L’agir communicationnel, 81.
Chapitre II Les sciences humaines et leur division interne, 84
Chapitre III Sciences empirico-analytiques et sciences historico-herméneutiques, 91
Chapitre IV Relations entre sciences de la nature et sciences de l’esprit, 97
I. La conception de Ricœur, 98 II. La sociologie de la science, 101 III. Davidson et l’enquête sur la vérité, 103 IV. Anscombe et la «vérité pratique » 106 V. Conclusion, 108.
Epilogue Incidences de l’analyse théorique et épistémologique des présupposés de la recherche sur le modèle de l’homme dans les conceptions du facteur humain, 112
I. Les conséquences de l’analyse théorique : 1. La dimension bio-cognitive (ou le réel du corps), 113 ; 2. La dimension intersubjective, 116 ; 3. La dimension de la mobilisation subjective, 116 II. Les conséquences de l’analyse épistémologique : 1. Limites de la notion de facteur humain, 116 ; 2. Facteur humain et coopération, 117.
Bibliographie, 122
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Autour de l'auteur
Christophe Dejours est professeur titulaire de la chaire de psychologie du travail au Conservatoire national des arts et métiers.