Résumé
Quelles consciences ont ou devraient avoir scientifiques et citoyens des fondements et des méthodes légitimant les « connaissances valables » que les uns et les autres produisent, interprètent et transforment en permanence ? Peut-on continuer à « faire comme si » existait dans l’empyrée des académies quelque gardien discret qui veille sur la qualité scientifique des connaissances, en se référant à une certaine sagesse que l’on pourrait dès lors ignorer ?
Depuis près d’un demi-siècle, l’approche constructiviste de l’épistémologie a permis des réflexions et des explorations qui ont profondément renouvelé cette discipline et dont Jean-Louis Le Moigne rend compte dans cet ouvrage.
Caractéristiques
Sommaire
Liminaire
Chapitre premier – L’étude de la constitution des connaissances valables
I. Les trois questions de l’épistémologie : le statut, la méthode et la valeur de la connaissance
II. L’épistémologie institutionnelle, contrat social trop implicite ?
III. Le paradoxe de l’épistémologie institutionnelle contemporaine
Chapitre II – Statut, méthode et organisation des épistémologies positivistes et réalistes
I. La robustesse apparente du tableau synoptique des sciences positives
II. Les hypothèses fondatrices du statut et des méthodes des connaissances positives
III. Gnoséologie des connaissances positives
IV. Méthodologie des connaissances positives
V. Concevoir d’autres hypothèses gnoséologiques et méthodologiques
Chapitre III – Repères historiques pour l’entendement des épistémologies constructivistes
I. Sur la genèse des paradigmes épistémologiques
II. Du constructivisme radical selon L.J. Brouwer au constructivisme dialectique selon J. Piaget
III. Le patrimoine culturel du constructivisme
IV. La renaissance oubliée du constructivisme : de Léonard de Vinci à Giambattista Vico
V. Connaître par la faculté de juger, l’hypothèse téléologique (Kant, 1724-1804)
VI. La constitution du constructivisme au début du xxe siècle
VII. L’institutionnalisation du constructivisme à partir de 1950
Chapitre IV – Les hypothèses fondatrices des épistémologies constructivistes
I. La connaissance, représentation de l’expérience cognitive
II. Gnoséologie des connaissances constructibles
III. Méthodologie des connaissances constructibles
IV. Éthique et épistémologie : de la vérité à la faisabilité
Chapitre V – L’organisation du système des sciences reconsidérée
I. Le modèle du système cyclique des sciences (J. Piaget, 1967)
II. Le paradigme des sciences de l’artificiel (H.A. Simon, 1969)
III. Le paradigme des sciences de la complexité (E. Morin, 1977)
IV. Le modèle du système spiralé des sciences
V. L’interaction entre Empirie et Épistémê
VI. « Unitas Multiplex » : le paradigme constructiviste est « principe d’intelligibilité »
Chapitre VI – Le contrat social des épistémologies constructivistes
I. Le constructivisme, « nouvel esprit scientifique »
II. Le constructivisme, une autre conception de la connaissance
III. La construction des paradigmes de l’épistémologie
Bibliographie
Autour de l'auteur
Professeur émérite d’Aix-Marseille Université, Jean-Louis Le Moigne est notamment l’auteur de La Modélisation des systèmes complexes (Dunod, 1990) et du Constructivisme (3 tomes, L’Harmattan, 2003).